dimanche 5 mai 2013

Réflexions à propos d'un essai de bibliographie départementale sur les Hautes-Alpes

Il y a presque 15 ans, constatant qu'il n'existait aucune bibliographie fiable et complète sur les Hautes-Alpes, j'ai entrepris de me constituer une bibliographie sur le sujet à mon usage personnel. L'idée était de référencer tous les ouvrages parus qui traitent directement des Hautes-Alpes, soit de la totalité du département, soit d'une partie (région, ville, etc.) du département. Tous les thèmes ont été retenus, sans exclusive : histoire, géographie, sciences naturelles, alpinisme, beaux livres, etc. J'ai même inclus quelques ouvrages plus généraux dont le contenu apportait des éléments intéressants sur le département. Comme je voulais aussi traiter du massif des Ecrins dans sa totalité, j'ai inclus tout ce qui concerne l'Oisans.

Le département des Hautes-Alpes a toujours été pauvre. Au maximum démographique du XIXe siècle, il ne comptait que 130 000 habitants. Il n'abrite aucune université. Sa bourgeoisie locale a toujours été très modeste, par rapport à des départements voisins ou limitrophes comme l'Isère ou la Savoie, au nord. Le premier imprimeur n'est apparu qu'à la toute fin du XVIIIe siècle. Les conditions n'étaient donc pas remplies pour que la bibliographie soit riche et ancienne. Par conséquent, je pensais qu'elle ne contiendrait qu'un maximum d'un millier de titres. Aujourd'hui, résultat de mes travaux, elle en compte près de 3 000 (2 864 au jour d'aujourd'hui, dont 1 080 précisément décrits sur des exemplaires que j'ai eu en mains). Je me demande même quelle sera la limite. Je pensais avoir presque tout trouvé et pourtant, aujourd'hui encore, par le hasard d'une recherche dans Gallica sur Dominique Villars, j'ai trouvé un nouvel ouvrage que je ne connaissais pas. Certes, il ne s'agit pas d'une pièce qui apporte une élément fondamental sur le département. J'espère que j'ai désormais identifié tous les ouvrages majeurs sur le sujet. Mais, dans un souci d'exhaustivité, ce sont aussi ces petites plaquettes qui m'intéressent. Concernant un des préfets les plus fameux des Hautes-Alpes, elle présente un intérêt certain pour des amateurs comme moi :
Petite biographie populaire de M. le Baron de Ladoucette, ancien préfet des Hautes-Alpes, suivie d'une cantate et du programme des fêtes.
Gap, Typographie P. Jouglard, [1866], in-8°, 8 pp.


Mais où cela s'arrêtera-t-il ? En effet, régulièrement, je trouve de nouveaux ouvrages. Est-ce que la limite sera 3000 références dans la bibliographie ? Est-ce il me manque encore plusieurs centaines de références ? Je ne sais et je crois bien qu'en-dehors de moi, personne ne le sait.

Je me dis que pour des départements dont l'histoire est beaucoup plus riche, il est à peine imaginable de pouvoir faire une bibliographie exhaustive. Sans aller très loin, combien de références compterait l'Isère, avec sa riche histoire, incluant, en plus, tout ce qui concerne le Dauphiné ? Je comprends que ces bibliographies départementales ou régionales soient rares, car cela représente un travail de romain, pour, probablement, un nombre de lecteurs/amateurs relativement réduit.

Pour finir, comment je l'ai constituée ? J'ai compilé les grandes bibliographies dauphinoises (Maignien, Guide des Archives des Hautes-Alpes, de Playoust, Histoire de Briançon, de J. Routier, etc.) en ne retenant que ce qui concerne les Hautes-Alpes. Idem pour les bibliographies sur la montagne et l'alpinisme (Jacques Perret, Raymann, etc.). Surtout, et c'est la source la plus riche, chaque fois que j'ai un livre en mains sur les Hautes-Alpes, je parcours la bibliographie et, le cas échéant, je complète la mienne. Ensuite, il y a le hasard de mes achats (exemple de l'acquisition récente d'un ouvrage dont l'existence n'était signalée nulle part : Contribution à l'étude de l’utilisation des forces hydro-électriques dans les Hautes-Alpes. Monographie de l'usine de l'Argentière-la-Bessée, par Raoul de Vibraye, Paris, Librairie de France, 1932), de mes découvertes sur Internet ou, comme aujourd'hui, le hasard d'une trouvaille sur Gallica.

J'espère qu'un jour, je pourrais penser que ma bibliographie est complète (ou presque !) et, à ce moment-là, pourquoi pas, la publier, même si l'époque devient de moins en moins propice à ce type de démarche et que le public intéressé est fort réduit (une centaine de personnes, en comptant les personnes morales ?).

Je clos ici ce message et je repars à la recherche de l'ouvrage inconnu sur les Hautes-Alpes, que personne ne référence et qui existe pourtant !