lundi 12 septembre 2011

Glanes dauphinoises II

Ce message un peu fourre-tout, que j'ai appelé "Glanes dauphinoises", comme pour exprimer l'idée de découvertes au hasard ou au gré de mes envies et de mes curiosités, est déjà l'occasion de parler de quelques lectures de vacances.

La première est un petit livre bien illustré d'une exposition de cartes anciennes du Dauphiné, exposition que je n'ai malheureusement pas pu voir : Quand le Dauphiné se met en cartes. C'est une bonne et courte synthèse de la cartographie dauphinoise sur la base de deux collections privées.


Je profite de l'occasion pour annoncer la prochaine parution de :
Cartes géographiques anciennes des Hautes Alpes(du XVème au XIXème siècle), par Jacques Mille et André Chatelon.
L'ouvrage de 320 pages, traitant de la représentation des Hautes-Alpes sur les cartes anciennes, comportera plus de 300 reproductions, essentiellement en couleurs, de cartes anciennes, imprimées et manuscrites, peu connues ou inédites.
Je vous laisse découvrir la présentation de l'ouvrage dans le bon de souscription joint (cliquez-ici). Pour ceux que cela intéresse, n'hésitez pas à souscrire.

Autre lecture, fort érudite mais fort passionnante :
Quand Grecs et Romains découvraient les Alpes, de Colette Jourdain-Annequin


Paradoxalement, c'est un sujet rarement traité : la vision que les Grecs et les Romains avaient des Alpes, au-delà des clichés d'une zone inexistante pour eux. L'auteur rassemble tous les textes existants et les met en regard de l'archéologie. On découvre ainsi un portrait tout en nuance d'une région qui, sans être au centre des préoccupations de Romains sauf comme zone de passage, connaissait déjà une activité importante, prélude à ce que l'on découvre et étudie dans l'ouvrage dont je parle ci-dessous. L'étude du passage d'Annibal à travers les Alpes, selon une lecture différente des textes, est éclairante de ce que l'on peut obtenir de ces textes lorsque on ne veut pas en faire une lecture trop littérale, lecture qui n'a jamais permis de trouver de façon certaine le lieu du passage. Au titre des étonnements, j'ai découvert que Pétrone faisait allusion au col de Montgenèvre dans le Satyricon, source inattendue pour l'histoire de ce passage majeur entre la Gaule et l'Italie.

Pour finir sur les lectures de l'été, une excellente synthèse sur la vie dans les Alpes entre le Xe et le XVe, vue depuis les communautés qui se sont peu à peu affirmées pendant cette période :
Paysans des Alpes. Les communautés montagnardes au Moyen Age, par Nicolas Carrier et Fabrice Mouthon.

Tous les aspects de la vie de ces communautés sont abordés, que ce soit l'aspect juridique et institutionnel, que la vie économique. L'intérêt de cet ouvrage est de puiser dans de très nombreuses sources et de les mettre en perspective les unes par rapport aux autres, selon les régions concernées. C'est une travail universitaire dans le meilleur sens du terme, qui allie la rigueur de l'exposé à une grande clarté dans le propos. Cela mérite d'être souligné. D'un point de vue plus personnel, en lisant ce livre, j'ai le sentiment de trouver un peu de la vie de mes ancêtres.



Il y a quelques années, j'avais eu l'occasion de scanner quelques extraits d'un ouvrage rarissime : Lettres à Lucie sur le canton de Mens, paru en 1844 (plus de détails sur cet ouvrage, cliquez-ici). Je l'avais fait à la demande d'un chercheur qui s'intéressait plus particulièrement à l'école normale protestante de Mens en Isère (on est en terre protestante). En effet, il rassemblait les éléments d'une vie d'un colporteur de bibles, natif de Mâcon, passé par cette école avant de s'installer au Canada. Le résultat est deux gros volumes, très documentés et fort intéressants, qui viennent de paraître.



On est un peu loin du Dauphiné, mais cette démarche de rassembler tous les éléments possibles pour reconstituer une vie qui a laissé peu de traces m'a rappelé un livre remarquable d'Alain Corbin : Le monde retrouvé de Louis-François Pinagot.

En conclusion, et pour rappeler un peu les vacances, cette marmotte prise en photo au Clot-en-Valgaudemar. Après avoir fui à notre arrivée, sa curiosité a pris le dessus et elle n'a pu s'empêcher de pointer son nez pour voir ce qui se passait. D'où cette photo prise quasiment à distance réelle.


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